À Mons et La Louvière, il est par contre hors de question d’agir de la sorte. « Je ne compte pas prendre une telle mesure pour La Louvière », affirme le bourgmestre Jacques Gobert (PS). « Passer par une arrestation administrative pour combattre le phénomène est une dérive. Je préfère mettre les sans-abri dans un logement d’urgence que dans un cachot au commissariat. »
Elio Di Rupo (PS) refuse également la contrainte. Le bourgmestre montois a tout de même demandé à la police d’aller spécifiquement à la rencontre des SDF et de redoubler de vigilance à leur égard. « Il veut vraiment que la police puisse dialoguer au maximum avec eux afin de les inciter à passer la nuit au chaud », assure la porte-parole de la Ville de Mons. « La police pourra demander le contrôle des médecins et le CPAS pourra mettre des locaux supplémentaires à leur disposition. Mais il n’y aura pas de contrainte. »
Dans les deux villes hennuyères, on prône donc la communication et la solidarité. « Nous préférons rappeler aux SDF tout ce qui est mis à disposition, aussi bien au niveau du CPAS que des associations, reprend Jacques Gobert. Nous diffusons ces informations avec un numéro unique utilisable 24 h/24 par des citoyens qui identifient des personnes dans le besoin. La police fait alors le relais vers le dispositif d’urgence sociale, opérationnelle 24 h/24. »
Mons : 6 places disponibles à l’abri de nuit
Sur les 36 lits disponibles à l’abri de nuit de Mons, 6 sont restés inoccupés la nuit dernière. “Actuellement, ce que nous proposons n’est pas à saturation donc, ça signifie qu’il y a encore des possibilités, détaille Marc Barvais (PS), le président du CPAS. Si jamais il venait à manquer de place, nous travaillerions avec certaines maisons d’accueil. Pour des cas particuliers, il est même possible de faire appel à l’hôtel. Mais jusqu’à présent, nous n’avons dû refuser personne.”Avec les travailleurs sociaux, les éducateurs et infirmiers de rue, la ville prône le dialogue auprès des SDF. “Nous préférons discuter avec les sans-abri, essayer de les convaincre, de les orienter. La contrainte n’est certainement pas envisagée. On ne peut pas contraindre quelqu’un d’aller dans un dortoir où dorment d’autres gens. Il risque de causer des nuisances pour les autres. Il y a des règles à suivre. Prendre des gens manu militari et les déposer là, c’est quasi ingérable. Les mettre au cachot pour la nuit, c’est aussi un peu excessif, je trouve.”
À l’abri de nuit de Mons, les sans-abri accompagnés de leurs chiens sont aussi les bienvenus grâce à la cabane qui leur est dédiée.