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La hausse de l’achalandage à la Maison des sans-abri inquiète

La Maison d’accueil pour les sans-abri à Chicoutimi peine à répondre à la demande. Son taux d’occupation est de 85 à 90 % depuis quelques mois et le financement se fait rare.

La disparition de plusieurs maisons de chambres récemment a eu un impact majeur sur l’achalandage de la Maison des sans-abri, qui vient en aide aux hommes marginalisés.

L’organisme peut accueillir une trentaine d’hommes, mais depuis huit mois sa capacité d’accueil est presque à son maximum. Le refuge a accueilli de nombreux sinistrés du feu au 21, rue Price et du 730, rue Racine Est.

Quand il y en a un qui part, il y en a un autre qui arrive.

Michel Saint-Gelais, directeur de la Maison des sans-abri

Cette hausse d’achalandage force la Maison des sans-abris à investir plus dans le personnel.

« Un intervenant pour 28 gars, ça ne marche pas. Il a fallu augmenter les ressources. Il peut y avoir des situations de crise, de la violence, ça peut être dangereux. On a augmenté le nombre d’intervenants sur le plancher pour répondre à la demande », explique Michel Saint-Gelais.

Un manque de 400 000 $

Actuellement, la Maison fonctionne avec un budget de 800 000 $. Toutefois, pour répondre adéquatement à la demande grandissante, le directeur estime qu’il faudrait 400 000 $ supplémentaires.

L’organisme pourrait être forcé de diminuer ses heures d’ouverture ou de fermer périodiquement si le financement continue de manquer.

Je ne veux pas en arriver-là. Ça va être la dernière, dernière option. Mais il faut quand même être réaliste, ça se pourrait.

Michel Saint-Gelais, directeur de la Maison des sans-abri

Serge Desgagné a habité à la Maison d’accueil des sans-abri de Chicoutimi pendant un an en raison de problèmes d’alcool.

Il vit aujourd’hui dans une maison de chambre et se sent beaucoup mieux. « Le vieux Serge qui était avant, il n’est plus le même. Je suis capable de parler aux gens dans le calme. »

Bien plus qu’un toit

Selon Hélène Riverin, qui a loué une chambre dans son sous-sol à une personne vulnérable pendant six ans, le toit ne règle pas tout.

« Ils ont besoin d’un suivi. Quand bien même qu’on leur donnerait un toit, qu’on construirait des beaux édifices, ça va juste bien paraître. Si on n’a pas le système de santé pour les accueillir et pour les aider, ça va donner rien. Absolument rien », précise-t-elle.

Le Centre intégré universitaire de Santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, en collaboration avec l’UQAC, a procédé à un dénombrement des sans-abris dans la région à la fin avril.

L’étude permettra de dresser un portrait de l’itinérance visible et cachée, afin de mieux documenter le phénomène et d’ajuster les services en conséquence.

Le rapport doit être rendu public en novembre.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1110241/maison-sans-abri-chicoutimi-financement-

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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