Le secteur de l'aide aux personnes sans abri se mobilise pour vous alerter sur une…
La « Porte d’Ulysse » ferme et les services d’aide aux sans-abri saturent
Depuis quelques semaines, la « Porte d’Ulysse », le centre d’hébergement piloté par la Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés, est le témoin de tensions qui se sont transformées en actes de violences et d’agression envers les travailleurs. Ces actes ont amené les responsables à devoir, à nouveau, fermer temporairement le centre ce dimanche soir.
Ces tensions et violences sont, bien entendu, intolérables, dès lors qu’il s’agit d’actes mettant la sécurité d’autrui en danger. Leurs conséquences, en l’occurrence la fermeture de 300 places d’hébergement sont, elles aussi, intolérables puisqu’elles renvoient dans la rue des personnes fragilisées, sans toit et sans papier.
La Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés précise dans ses communiqués que les auteurs de ces actes de violences sont des personnes sans abri qui, faute de trouver des solutions d’hébergement dans les services qui leurs sont dédiés, en arrivent à chercher des solutions auprès de projets tels que la « Porte d’Ulysse ».
La saturation des services de l’aide aux sans-abri serait donc une des raisons qui pousseraient des personnes à trouver des solutions de survie, quitte à agir avec violence.
Nous nous devons d’apporter des précisions, afin de ne pas opposer inutilement des services entre eux. Il n’est pas question ici de savoir si les « migrants » sont les gentils et les « SDF » sont les méchants. Il est question de savoir si l’absence de solution pour des personnes en difficultés peut avoir un impact sur leur comportement. La réponse est : oui !
Malgré une offre d’accueil et d’hébergement proposée de manière structurelle par le secteur de l’aide aux sans-abri et malgré les places d’hébergement créées par la Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés, des personnes sans abri, quelle que soit leur statut sur le territoire belge, sont encore en manque de solution de mise à l’abri, mais surtout en manque de solution de logement durable.
Face à ce constat – répété – de la saturation des services d’aide aux sans-abri, nous plaidons pour que des solutions sur le long terme soient mises en place. Ces solutions doivent venir de tous les niveaux de pouvoir.
Outre la question migratoire – pour laquelle des solutions ont déjà été proposées par différents acteurs mais le Gouvernement fédéral décide de maintenir son cap répressif -, il faut donner la priorité à la création, à l’accès et au maintien en logement des personnes en précarité.
Mais cela restera insuffisant !
Aussi, il faudra nécessairement renforcer l’offre d’hébergement des maisons d’accueil et, en dernier recours, il faut augmenter le nombre de places d’hébergement d’urgence.
Nos services spécialisés dans l’accompagnement de personnes sans abri, tout comme la « Porte d’Ulysse », ne peuvent plus travailler à flux tendus.
Les actes de violences dont ont été victimes les travailleurs de la « Porte d’Ulysse » risquent de se reproduire si l’on continue à fermer les yeux sur une réalité criante : les services saturent faute de solutions durables et adaptées à chaque personne.
Personne ne devrait se retrouver sur le carreau, ne fut-ce pour une nuit !