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Charleroi: les sans-abri carolos persécutés depuis des mois
Depuis le début de l’année, les sans-abri Carolos semblent être sujets à une menace inconnue.
Depuis janvier, plusieurs camps de SDF sont pris pour cible. Plusieurs ont été brûlés, d’autres ont été saccagés et des tentes ont été lacérées. Mais rien n’a été volé ! Ce qui laisse penser qu’il s’agit là d’un acte volontaire de destruction. Mais de qui ? « Il peut y avoir plusieurs raisons. Ce qui est étrange, c’est que ça touche des camps du centre-ville, mais aussi des camps extérieurs à Charleroi, parfois situés à une dizaine de kilomètres l’un de l’autre », nous explique Denis Uvier, éducateur de rue pour l’ASBL Solidarités Nouvelles.
C’est ainsi que l’un des plus connus, celui situé non loin de la gare du sud dans lequel s’était organisée une belle communauté, a été réduit en cendres. Une tente à laquelle on avait bouté le feu était même occupée. L’homme est, heureusement, parvenu à sortir de sa toile non sans avoir été brûlé au bras. « On ne sait pas qui fait ça ! Parfois, il y a des règlements de compte entre SDF : parce qu’ils se voient refuser un emplacement par d’autres ou par jalousie, mais là… C’est étrange. On pourrait penser à des jeunes à un tel endroit ou à des voisins à un autre, mais cette fois on ne parle pas d’actes isolés : ça ne s’arrête pas depuis le début de l’année. »
Ainsi, le sort s’est également acharné sur l’amie de Dino, décédé dans un squat de la rue de Montigny en janvier dernier. Sa tente a été complètement lacérée à l’aide d’un objet tranchant, forçant son occupante à quitter l’endroit dans lequel elle s’était installée. « Il pourrait aussi s’agir de dealers qui n’ont pas été payés. En tout cas, les SDF ont l’air d’avoir pris peur de quelque chose car ils ont quitté leur camp sans rien emmener ! »
« Il s’agit de faits inqualifiables », dit Éric Massin, Président du CPAS de Charleroi. « La situation qui est la leur n’est pas un choix, la destruction des quelques maigres effets en leur possession n’est pas tolérable. » Que faire au niveau du CPAS de Charleroi ? Pas grand-chose… « Nous tentons plutôt d’apporter des solutions palliatives à leurs soucis. Quant à la sécurité, c’est nettement plus compliqué d’agir. Voir quasi impossible. Sauf quand on parvient à les remettre dans un certain circuit. » Quoi qu’il en soit, la sécurité des sans-abri semble relativement compromise, ces derniers temps. Un constat difficile lorsqu’on visite ces camps et que l’on prend conscience de la rudesse d’une vie dans la rue.