2024 sera une année électorale en Belgique. Dans ce contexte, le Guide Social souhaite être…
Une trentaine d’adolescents sans domicile fixe à Charleroi: qui les aide?
Des adolescents sans domicile fixe, des SDF, cela existe. Peu de chiffres circulent à leur sujet et il y a peu de structures qui s’en occupent spécifiquement: deux seulement pour toute la fédération Wallonie-Bruxelles avec, à Charleroi, le service d’Aide en Milieu Ouvert, l’AMO Point Jaune. Il leur offre le gîte pour la nuit. Il y a quatre lits et le jeune peut rester trois nuits d’affilée.
Il y aurait une trentaine de SDF adolescents à Charleroi. Souvent, ces jeunes sont des ados en rupture familiale parce qu’ils ont « déconné », ont tout perdu et se retrouvent littéralement à la rue.
Lui a 17 ans et quatre ans d’errance derrière lui. Après un clash familial, il y a eu la rue et quelques placements en institutions. Cette année, plein de bonnes résolutions, il s’est inscrit à l’école: « Je voulais avoir mon petit diplôme en hôtellerie. Pouvoir faire quelque chose par la suite. Mais, au final, je n’ai pas pu suivre. Quoi je n’ai pas dormi et le lendemain, je dois aller suivre les cours? C’est difficile. »
Pas de logement, plus d’école, et personne pour l’aider. Il est dans un entre-deux, déplore Olivier Leton, le responsable de la permanence de l’AMO Point Jaune: « La tranche 17-18 c’est un peu compliqué. 17 ans on est déjà un peu plus proche des 18 pour les services de l’Aide à la Jeunesse et donc un plus jeune aura plus facilement une place qu’un plus âgé. Et alors pour les services du CPAS, de l’aide sociale, il faut avoir 18 ans. »
Notre ado peut passer trois nuits au chaud au point Jaune. Trois nuits et puis place au suivant. C’est la règle, faute de moyens. Les responsables se sentent bien seuls et peu outillés face à ces jeunes déstructurés aux problématiques multiples. Il faudrait des structures spécifiques disent-ils: « Différents services, les services de l’Aide à la Jeunesse mais je pense aussi à ceux de l’AVIQ et aussi à la Santé Mentale, doivent s’articuler pour pouvoir proposer vraiment quelque chose de correct et de complet. »
L’AMO a lancé un appel en ce sens aux responsables politiques. Sans grand succès à ce jour: le courrier envoyé n’a reçu quasiment aucun écho.