2024 sera une année électorale en Belgique. Dans ce contexte, le Guide Social souhaite être…
Un accueil spécifique aux familles sans-abri
Public spécifique pour les services d’urgence sociale, les familles peuvent bénéficier d’un accueil dans des centres spécialisés. Le Samusocial bruxellois a souhaité le rappeler hier lors de la visite d’un centre à Forest.
Depuis le 23 décembre dans le cadre du plan Hiver, l’ancien internat de l’Athénée royale Victor Horta à Forest, propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles, accueille des familles qui sans cet accueil passeraient leurs nuits dans la rue.
Il y a quelques semaines, certains articles de presse évoquaient le cas de certaines familles qui refusaient l’aide du Samusocial faute de places spécifiques dans les centres.
Des idées reçues
«C’est vrai que pendant tout un temps, on était démuni», reconnaît Christophe Thielens du Samusocial de Bruxelles. «Nos travailleurs sociaux laissaient des enfants en bas âge dehors alors qu’il gelait. Or personne ne souhaite cela. » Outre le manque de places, la faute incombe aussi à certaines idées reçues. «On ne pouvait pas laisser ces personnes dehors par grand froid sans appeler la police. Celle-ci est donc intervenue. Elle leur a expliqué que des questions pouvaient se poser concernant la garde des enfants si elles restaient dans la rue. Or c’est justement par peur de ce contrôle social que des familles refusaient d’être hébergées dans un centre. Après une nuit, elles ont compris qu’elles étaient libres de leurs mouvements et pouvaient vaquer à leurs occupations pendant la journée. Notre priorité est bien de les mettre à l’abri.»
Outre un hébergement dans des chambres privatisées pour chaque famille et des soins de première ligne, les centres d’accueil aux familles offrent des services spécifiques comme l’accueil des enfants. «Des partenariats ont été pris avec les communes pour rescolariser les enfants. À Forest, on peut aussi compter sur le suivi de l’antenne forestoise de l’ONE.» Les familles sont accompagnées dans leurs démarches pour sortir de la rue : ouverture de droits pour le revenu d’insertion, médiation de dettes, recherche d’emploi ou cours de français et de néerlandais.
Collaboration
Cette présentation a eu lieu en présence du ministre de la Fonction publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles André Flahaut, qui a facilité la mise à disposition du bâtiment, et du bourgmestre Marc-Jean Ghyssels qui a favorisé son ancrage dans le tissu associatif local. «Cela prouve que quand il y a collaboration à tous les échelons, ça marche. Le niveau local est particulièrement difficile à convaincre. Ici, ce ne fut pas le cas», se satisfait Christophe Thielens qui espère voir l’exemple forestois se reproduire ailleurs en région bruxelloise.
Le bâtiment de 33 chambres permet un accueil jours/7 et 24h/24 grâce à la mobilisation d’une équipe pluridisciplinaire de 25 personnes. Il accueille chaque jour 36 familles, soit 120 personnes dont 69 enfants. Parmi ces derniers, 39 sont scolarisés et 16 le seront prochainement. Les 14 autres sont encore trop jeunes pour aller à l’école.
Le Samusocial attire l’attention sur l’augmentation constante de la problématique des familles avec enfants en rue à Bruxelles. Le nombre de familles accueillies par ses services entre 2009 et 2015 a plus que doublé, passant de 133 à 284 familles accueillies dont 671 enfants. Il relève que de nombreuses familles sont refusées en dehors du plan Hiver et de sa capacité d’hébergement élargie.
B. Fahy