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A La Louvière, l’accueil des sans-abri se fait aussi en journée

La prise en charge des SDF, ce n’est pas qu’une question d’hébergement nocturne. La journée, ceux qui le souhaitent peuvent également se reposer et bénéficier d’une écoute. Petite visite à l’accueil de jour « l’Etape ».

Souvent quand pointe l’hiver, l’attention est focalisée sur les possibilités d’hébergement nocturne proposées aux personnes sans abri. Mais, on le voit notamment cette semaine, le froid est là, 24 heures sur 24. Augmenter les capacités d’accueil des foyers la nuit, c’est bien, mais ce n’est pas tout. A quoi bon tout mettre en oeuvre pour éviter que des personnes ne meurent de froid la nuit si aucune possibilité de se mettre à l’abri n’est offerte le jour ?

A La Louvière, il existe pour cela le centre de jour l’Etape. Ouvert toute l’année, il fait partie intégrante du Plan Grand Froid en hiver. Ses horaires sont étendus durant cette période, qui court du 1er novembre au 31 mars. De 8h à 20h30, il offre aux personnes sans domicile la possibilité de se poser, de se réchauffer grâce à une tasse de café et de se remplir un peu l’estomac avec une collation.

« Notre rôle est d’accueillir, d’encadrer et de réorienter les personnes qui viennent au centre », explique Florence, travailleuse sociale au centre.« On les dirige vers le relais santé si elles ont besoin de soins, ou vers les équipes mobiles en cas de problème psychologique ».

Mais le travail de Florence et de ses collègues ne se résume pas à ça. « On organise plusieurs activités pour recréer le lien social parfois très affaibli, voire inexistant chez certains. On organise des activités d’expression, de pâtisserie, il y a des parties de jeux de société, des sorties culturelles dans les musées ou au cinéma…On leur permet aussi de prendre la parole lors de réunions communautaires… »

Pas d’obligation, si ce n’est le respect

Toutes ces activités se font uniquement si les usagers sont demandeurs, pas question d’imposer quoi que ce soit. « Notre rôle, c’est d’accueillir toute personne qui le souhaite de manière inconditionnelle ». La démarche de parler, de participer aux réunions communautaires… « On est pas obligé de le faire. On les laisse d’abord souffler ». Seule contrainte : respecter les personnes et le règlement d’ordre intérieur. Pour le reste, « on n’est pas là pour leur imposer quoi que ce soit. On n’est pas là pour les pousser à sortir de la rue, car pour certains c’est un choix ».

A l’Etape, on ne juge pas. On vous laisse souffler et on vous aide à vous reconnecter avec la société. Pour les personnes qui souhaite aller plus loin, le relais social guide vers ses partenaires, CPAS et autres. L’Etape…n’est qu’une étape. Ce sera le cas pour Etienne*, 56 ans, arrivé aujourd’hui seulement, mais qui ne compte pas s’éterniser, même s’il est bien installé, un gobelet de café sur la table. « Demain, j’ai rendez-vous au CPAS. J’espère trouver une solution de logement ».

A la rue depuis la nuit dernière, il a bon espoir de rebondir.  « L’idéal serait une petite chambre meublée, pour que je puisse mettre de côté ». Avec sa petite allocation d’invalidité, ça ne s’annonce pas évident, mais Etienne est optimiste. C’est déjà un bon début.

Plus de sollicitations cet hiver

Un hiver plus rude? Ce n’est pas qu’une impression. Les chiffres de la prise en charge des personnes à la rue le confirme. A La Louvière, le Réseau social urbain, qui coordonne toutes les acteurs luttant contre l’exclusion sociale, est plus sollicité durant ce Plan Grand Froid que l’an dernier, notamment concernant les demandes d’hébergements au centre de nuit « Le Tremplin ». « Sur le mois de décembre, on observe une augmentation de nos chiffres d’utilisation du refuge de nuit par rapport à l’an dernier », constate Dominique Debelle, coordinateur général du Réseau social urbain.

« En décembre 2015, nous avons eu 359 nuitées. En décembre 2016, on est monté à 419 ». La tendance s’est poursuivie pour la première quinzaine de janvier : « Du 1er au 15 janvier, nous avons eu 198 demandes d’hébergement et nous avons dû en refuser trois fautes de places ». En décembre, le nombre de refus s’est élevé à 17 pour manque de place et à 10 pour des raisons de comportement.

Les personnes refusées pour manque de place sont redirigées ailleurs : « on les invite à trouver une solution chez un tiers, dans la famille, ou on les renvoie vers le Dispositif d’Urgence Sociale (DUS). C’est le CPAS qui tente alors de trouver un logement d’urgence. 10 personnes ont été aidées en décembre via le DUS, dont des enfants ».

Cette semaine, le Relais social urbain louviérois n’envisage pas d’augmenter la capacité d’hébergement malgré la chute des températures, pour une bonne raison : le dispositif est à sa capacité d’accueil maximale de novembre à mars, quelque soient les températures. « Nous sommes à 16 lits en permanence (pour le centre d’hébergement de nuit), le maximum de la capacité du local ».

La situation est suivie en permanence : « les responsables politiques s’inquiètent, on leur envoie des rapports tous les jours », explique Dominique Debelle. Tout est fait pour éviter qu’un drame ne se produise cet hiver, même si le risque zéro n’existe pas…

(*) Prénom modifié

Le fil d’actu

L’ASBL AMA

Créée en mai 1968, la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) fédère des institutions assurant l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement d’adultes et de familles en difficultés psychosociales mais aussi des personnes morales ou physiques actives dans le domaine de l’aide et de l’accueil de personnes en grande précarité sociale.

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