Le secteur de l'aide aux personnes sans abri se mobilise pour vous alerter sur une…
Sans-abri: une task force pour dégager des places malgré le covid
Des hôtels pour héberger en urgence des femmes victimes de violence ou des SDF mis en quarantaine. A Liège, l’expérience du premier confinement a permis à la ville et au relais social d’anticiper le besoin de places d’accueil supplémentaires pour l’hiver. Mais comme l’explique Antoine Farchakh, chargé des projets wallons à la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aides aux sans-abri (AMA), la situation est très différente d’une ville à l’autre, ou plutôt d’un relais social à l’autre. « En Wallonie, les plans Grand Froid sont activés, mais force est de constater que les mesures sanitaires impactent grandement les capacités d’accueil », explique-t-il. « La distanciation sociale oblige à limiter les places dans les abris habituels tandis qu’on éprouve aussi des difficultés pour distribuer les repas chauds. Chaque relais social met en place ses propres initiatives pour tenter de trouver des alternatives, mais ce n’est pas toujours facile de trouver des infrastructures adaptées. Cet hiver, c’est certain, les places d’accueil seront moins importantes que d’habitude. Alors, on appréhende la chute des températures. »
Consciente du problème, la ministre wallonne de l’Action sociale, Christie Morreale (PS), a pourtant débloqué des fonds pour permettre aux relais sociaux d’adapter leurs capacités d’accueil aux mesures sanitaires. Chacun d’entre eux a ainsi reçu 50.000 euros complémentaires pour répondre aux besoins dans le cadre du plan Grand Froid.
Un accueil de nuit globalement maintenu
Une task force réunit aussi chaque semaine tous les acteurs du secteur pour évaluer les besoins et tenter de dégager des solutions au cas par cas. « L’objectif est de garantir une offre de soins et de services qualitative et quantitative aux personnes en grande difficulté malgré le contexte du covid-19. Chaque personne doit pouvoir se loger, se nourrir, se soigner, ce sont des droits fondamentaux », explique Christie Morreale. Des moyens qui seront principalement utilisés pour faire face aux besoins en personnel supplémentaire, même si les accompagnants sociaux manquent partout. A Liège, un appel à volontaires a ainsi été lancé auprès des agents du CPAS et de la ville pour venir en aide à l’accueil des plus démunis.
La Wallonie compte 2.440 places d’accueil, dont 226 réservées aux abris de nuit. Un chiffre qui avait été augmenté de 27 unités début 2020 et qui a encore augmenté au tout début du 1er confinement : 92 places avaient été créées pour accueillir les sans-abri. Le plan Grand Froid permet d’accroître la capacité des abris de nuit de 135 unités. Malgré le covid et grâce à la mobilisation des acteurs de terrain, cette capacité hivernale semble maintenue : par rapport à l’année passée, Liège a augmenté l’offre de places disponibles, Mons et Namur offrent le même nombre de places tandis que Charleroi, La Louvière, Tournai et Verviers ont légèrement diminué l’offre de places en raison des normes sanitaires à respecter. Par ailleurs, il est fort à parier que la crise n’aura pas que des retombées négatives : la task force a permis d’accentuer les synergies possibles et de mobiliser toutes les forces possibles pour maintenir un accueil digne. Cette mobilisation devrait pouvoir perdurer après la crise sanitaire.
Source : Le Soir