2024 sera une année électorale en Belgique. Dans ce contexte, le Guide Social souhaite être…
70% des Belges vivent dans un logement trop grand
Sept Belges sur dix occupent un logement trop grand par rapport au nombre de personnes qui l’occupent. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Institut pour un Développement Durable. Un logement est jugé sous-occupé lorsque le nombre de pièces de vie est trop important par rapport à la composition du ménage. En Belgique, le taux de sous-occupation est resté stable ses dernières années.
Les personnes âgées plus concernées
Certaines personnes sont plus concernées que d’autres par la sous-occupation :
- Les personnes âgées de 65 ans et plus. En 2016, 86.3% d’entre elles vivaient dans un logement disposant de plus de pièces que nécessaire.
- Les propriétaires par rapport aux locataires (80.6% contre 42%)
- Les personnes vivant au-dessus du seuil de pauvreté
« Il faut rester prudent par rapport à ce chiffre de 70%« , met en garde Philippe Defeyt, auteur de l’étude en question. « Il est par exemple clair qu’aujourd’hui, un nombre croissant de ménages a besoin d’une pièce en plus pour ses activités professionnelles. Je pense à un enseignant qui a besoin d’un bureau chez lui, d’un indépendant ou de quelqu’un qui fait du télétravail« .
Les logements sociaux pas épargnés
L’étude réalisée par l’Institut pour un Développement Durable porte autant sur les logements privés que sur les logements publics. « Il y a aussi un haut taux de sous-occupation dans le logement public« , souligne Philippe Defeyt. « Ça mérite d’autant plus l’attention des décideurs politiques qu’il y a une très longue liste d’attente pour les logements publics. Et il serait peut-être dommage que des personnes un peu plus âgées occupent des logements de deux ou trois chambres alors qu’il y a des familles avec des enfants qui attendent d’avoir un logement social« .
Des logements « mieux occupés »
Pour Philippe Defeyt, il est important de trouver des solutions afin d’endiguer cette sous-occupation de logements en Belgique. « Je pense qu’il va falloir continuer, bien évidemment, à construire de nouveaux logements en fonction des évolutions démographiques« , explique l’économiste. « Mais on doit peut-être aussi s’interroger aujourd’hui sur la meilleure utilisation possible des logements existants. Certes, il ne s’agit pas d’imposer des choix ou d’autres modes de vie. Mais quand une personne âgée vit au rez-de-chaussée d’une maison où le premier étage est totalement vide, on peut franchement parler de logement sous-occupé. Il faut dans ce cas se poser la question : comment pourrait-on faire pour que ce logement soit occupé par quelqu’un qui en a besoin. »
Philippe Defeyt en appelle donc au monde politique. « La question de la sous-occupation existe. Elle doit être débattue sur le plan politique. Occuper plus et mieux les habitations sous-occupées rendrait des services économiques aux propriétaires et renforcerait aussi les liens sociaux« .
Les défis en termes de logement sont encore nombreux à relever. Nulle doute que les élections communales d’octobre 2018 et les régionales de mai 2019 raviveront les débats autour de cette thématique.
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_70-des-belges-vivent-dans-un-logement-trop-grand?id=9889284